Sur le toit de la base sous-marine de Bordeaux

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Découverte des toits de la base sous-marine de Bordeaux. Voici ce qu’on y trouve.

 

 

👉 L’accès règlementé au toit de la base se fait par un escalier en béton puis un autre en colimaçon qui longe la façade de la base. En quelques minutes nous voici à 20 mètres de hauteur avec une jolie vue.

 

👉 En réalité nous sommes entre le toit et son système défensif. Juste au-dessus de nos têtes se trouvent des poutres en béton armé dont le but était de faire exploser les bombes. Le souffle de l’explosion se trouvant alors pris au piège dans l’espace vide en dessous, limitant l’impact sur le toit lui-même.

 

 

👉 Au total, le toit et ses protections forment un obstacle d’environ 14 mètres d’épaisseur. Durant la guerre, aucune bombe n’en viendra à bout. Pas même les 7 minutes du terrible bombardement allié le 17 mai 1943 qui fit 195 morts et 272 blessés parmi les Français.

👉 👉  Rappel historique 
Les Allemands via l’Organisation Todt ont construit en France cinq bases sous-marines durant la guerre : Brest, Lorient, Saint-Nazaire, La Rochelle et Bordeaux.
A bordeaux, ils choisissent de l’implanter sur le bassin à flots numéro 3 qui en en fait le réservoir du bassin à flot numéro 2. En rouge sur la photo.

Archives de Bordeaux ©

👉 Durant 19 mois, 6500 ouvriers ont été mobilisés sur le chantier pour la plupart des prisonniers espagnols. La base a nécessité 600 000 m3 de béton. Elle fait 235 m de long, 160 m de large et 19 m de haut.

Des figuiers sur les ruines nazis

👉Dans son Reich qui devait durer 1000 ans, « Hitler avait coutume de dire que si, dans quelques siècles, son empire s’écroulait, les ruines de nos constructions témoigneraient encore de la force et de la grandeur de notre foi», expliquait en 1978 Albert Speer, ancien architecte, ministre et intime du Führer.

👉Pour avoir visité beaucoup de « ruines nazis » en Europe, il y rode toujours ce sentiment diffus de fin des Temps. Les toits de la base n’échappent pas à la règle.

👉Au sommet de la bête, la végétation a repris ses droits depuis des dizaines d’années. Les oiseaux y ont transporté des graines et les figuiers ont fait florès. Le nature s’y love au creux des impacts de bombes.

 

 

 

 

👉 Depuis la fin de la guerre, la base sous-marine été mainte fois utilisée par des artistes, des musées, des expositions avant que le Bassin des Lumières n’y prenne finalement place en 2020. Avec ses 800 000 visiteurs en 2023, c’est le musée le plus visité de Bordeaux.

👉D’ici 2 ans, la municipalité va installer 13 000 mètres carrés de panneaux solaires sur la partie exploitable des toits (photo ci dessous ). La société EverWatt est en charge du chantier. L’électricité produite sera utilisée localement.

 

La base, un lieu de mémoire ?

👉 Mais quid du rôle historique de la base ? Des ouvriers morts sur le chantier ?

👉 Pour y avoir souvent accompagné des touristes du monde entier, nul ne se doute un instant de l’Histoire de l’édifice avant de l’évoquer. Les quelques panneaux explicatifs en fin de visite à l’intérieur sont généralement délaissés par les visiteurs qui ne sont pas venus là pour ça de toute façon.

👉 Pourtant la municipalité semble sensible au sujet. En témoigne l’inauguration en aout dernier d’une place en l’honneur des «  résistantes et résistants étrangers » en contrebas de la base.

 

👉Ne pourrait-on pas imaginer qu’une partie de la base soit réservée aux visiteurs qui souhaitent uniquement découvrir son histoire et plus largement celle de Bordeaux dans la seconde guerre mondiale ?

👉👉Ailleurs, les autres bases ont aujourd’hui des destins divers.
Celle de Saint Nazaire est un modèle de réhabilitation : visites guidée, écomusée, visite de sous-marin… L’office de tourisme y a même ses bureaux.
A la Rochelle en revanche la base est fermée au public. Comme si on attendait qu’elle disparaisse en silence.

 

Les Visites d’Hubert

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