Giuseppe Garibaldi, le « Héros des Deux Mondes »
6, Quai Louis XVIII
C’est un personnage romanesque, auréolé de sa légende, qu’accueille Bordeaux en ces journées tragiques de février 1871. Napoléon III vient de capituler face à la Prusse. Le gouvernement provisoire de Léon Gambetta replié à Bordeaux cherche par tous les moyens à poursuivre la lutte. Arrive alors celui que l’on surnomme le « Héros des deux Mondes ».
Giuseppe Garibaldi (1807-1882), italien né à Nice, est un révolutionnaire dans l’âme. Avec ses soldats, les « chemises rouges » (vêtement à l’origine destiné aux ouvriers des abattoirs argentins), il s’est porté sur tous les champs de batailles où l’aspiration à la liberté l’a appelée : Au Brésil, en Uruguay, et en Argentine.
Lorsqu’en Europe, le « Printemps des Peuples » secoue l’année 1848, Giuseppe Garibaldi devient un des personnages clef du Risorgimento, la lutte pour l’unification de l’Italie.
A 64 ans, l’Italien vient aider la France.
Alors qu’un aucun officier supérieur français n’accepte d’être sous ses ordres, ses dix milles tirailleurs mal équipés remportent à Dijon avec l’Armée des Vosges la seule victoire française face à l’armée prussienne.
Le 12 févier 1871, il arrive à Bordeaux où la nouvelle Assemblée Nationale se réunit au Grand Théâtre. Giuseppe Garibaldi vient d’y être élu député de la Côte-d’Or, de Paris, d’Alger et de Nice sans même avoir été candidat ! Mais l’assemblée de tendance monarchiste, voit un Garibaldi un « rouge », un étranger, un anticlérical. Face aux demandes d’invalidation de son élection, il démissionne.
En descendant l’escalier du Grand Théâtre, les gardes nationaux font une haie d’honneur sabre au clair au vieux général italien. Giuseppe Garibaldi quitte Bordeaux précipitamment.
Il passe ses derniers jours sur son île de Caprera, près de la Sardaigne, où il s’éteint le 2 juin 1882.
La plaque fut inaugurée le 8 février 2011. Elle doit tout à la ténacité d’un Pessacais Hervé Simon, professeur de Neuroscience et passionné d’Italie, qui fit connaissance d’Annita Garibaldi, la petite fille du héros italien. De leur rencontre est né cet hommage.
L’histoire continue
La famille Garibaldi continua de faire des émules à Bordeaux. Sante Garibaldi, son petit fils né à Rome en 1885, émigra à Bordeaux où il dirigea une entreprise du bâtiment. Il participe ainsi à la construction du Stade Lescure, et de la piscine Judaïque. Pendant la guerre, il rejoint les rangs de la résistance. Arrêté par la Gestapo en 1943, il est déporté à Dachau mais libéré en avril 1945. Il s’éteint chez lui à Caudéran, le 4 juillet 1946. Prés du stade Chaban Delmas une rue porte son nom. Sa fille Annita Garibadi, né à Bordeaux a enseigné à Sciences Po pendant de longues années avant de regagner Rome. La fille d’Annita vit toujours à Bordeaux.